Samedi : tour du Millénaire et découverte du sentier du maquis

Ce week-end, nous mettons le cap sur La Croix-Scaille, un plateau du massif forestier de l’Ardenne qui domine, au nord, la vallée de la Semois et, à l’est, celle de la Meuse.

Nous arrivons dans l’après-midi, au pied de la tour du Millénaire, un belvédère qui, lorsqu’il est accessible, offre un panorama remarquable sur les Ardennes belges et françaises. Sur le parking, seules quelques voitures sont garées. Notre camping-car est le seul, et nous choisissons un emplacement un peu à l’écart, au calme.

Une fois installées, nous partons découvrir les panneaux d’information présents sur le site. Ils retracent l’histoire des résistants de l’armée secrète pendant la Seconde Guerre mondiale, illustrée par des photos d’époque. Touchées par ces récits, nous décidons de suivre la balade du Maquis, qui permet de plonger un peu plus profondément dans leur histoire et de découvrir les vestiges des camps cachés dans les bois, là où ces hommes et femmes vivaient dans des conditions extrêmement précaires.

À un moment, nous perdons le balisage. Le chemin semble avoir disparu, avalé par un coupe-feu lui-même effacé par des coupes forestières brutales. Nous traversons tant bien que mal cette partie désorganisée de la forêt avant de retrouver notre itinéraire. Finalement, nous bouclons la balade juste avant la tombée de la nuit.

De retour au parking, il ne reste plus personne. Le silence est total. Nous passons la nuit seules, au cœur de la forêt, enveloppées par une tranquillité profonde et un peu irréelle.

Dimanche : randonnée de la Fange de l’abîme

Depuis la Tour du Millénaire, plusieurs randonnées balisées s’offrent à nous. Nous choisissons celle qui mène à la réserve naturelle de la Fange de l’Abîme, attirées par l’idée de traverser l’une des dernières tourbières à sphaignes de la région.

Le sentier s’enfonce d’abord dans une forêt de sapins bien ordonnée. Mais rapidement, l’ambiance change : des pans entiers de bois ont été rasés, laissant derrière eux des paysages presque lunaires. Ces coupes à blanc brutales donnent à certains passages un aspect désolé, presque apocalyptique.

Heureusement, le cœur de la randonnée vaut le détour. Nous atteignons enfin la Fange elle-même, que nous traversons sur de longs caillebotis en bois. L’atmosphère y est unique même à la sortie de l’hiver. C’est sans doute le moment le plus marquant de la journée.

Le retour, en revanche, est moins enthousiasmant. Une longue montée sur une route asphaltée entame notre enthousiasme.

Bilan ? Une randonnée en demi-teinte. Quelques passages intéressants, mais aussi de longs tronçons monotones et des paysages malmenés. À faire pour la Fange… mais pas pour le reste pour le moment.